163 km²

163 km² est une exploration de Rapa Nui par ses plantes envahissantes. Rapa Nui, Te Pito O Te Henua, ou Ile de Pâques sous son nom le plus connu, est un laboratoire où se superposent, s’entrelacent et s’hybrident différents types de territoires et de domaines : humain, végétal, animal, étatique, ancestral… Cette plateforme déploie un panorama aléatoire spatial et temporel qui aborde en filigrane la problématique des dynamiques de sol, tout en interrogeant la notion de restauration de ce même écosystème à un état “originel”. Six récits tissent cette immersion dans l’île : les plantes envahissantes, la Rapamycine, les voies traversantes, la patate douce, l’augmentation et la restauration du territoire, et l’île invisibilisée. Ils composent une vision fractale d’une émergence de terre au beau milieu du Pacifique télescope ainsi passé, présent et futurs spéculés.
Ce projet prolonge une recherche sur le végétal et l’île initiée par Astrid de la Chapelle et avec la collaboration de membres de la population locale rapanuie. Il est développé avec la designer et programmeuse Sarah Garcin et Pauline Briand, journaliste spécialisée des questions de biodiversité, qui a écrit les six textes de récits.

Ce projet a bénéficié du soutien du DICRéAM - CNC en 2016 pour une aide au développement. Il est hébergé gracieusement par la plateforme Octopuce. Le projet utilise le caractère Faune (Alice Savoie / Cnap).

Nous remercions chaleureusement la famille Teave Hey, Hugo, Ines, Erity & Petero, les nombreuses personnes de la communauté rapanuie qui nous ont aidé et ont participé de près ou de loin au projet, Betty Haoa Rapahango et la bibliothèque Fonck à Viña del Mar, Sonia Haoa Cardinali, Céline Ripoll, Joel Tuki Huke, Michel et Catherine Orliac, Jean-Yves Meyer, Francis Martin (INRA Nancy), Anthony Dubois (ONF International), Jean-François Butaud, Leslie Cloud et Manon Jouitteau.

163 km2 / 2015 - 2019

Extrait de Les territoires invisibles : sous-sols (récit n°4), Pauline Briand

Beaucoup plus tôt. Les arbres s’élancent souples et fins. Les palmes découpent le soleil, pas loin la mer. Le palmier (Arecaceae) a été nommé Paschalococos disperta mais son identité reste incertaine. Le sous bois amène d’autres formes, d’autres verts avec des fougères (Filicophyta), des représentant du genre Sophora, comme le Sophora toromiro aux fruits en gousse et aux graines ailées. Les genres Macaranga et Triumfetta et les familles des Asteraceae et des Urticaceae sont aussi représentées. Il y a des prairies, des marais et des marécages. Les oiseaux terrestres courent. Les oiseaux marins, entre autres les frégates du Pacifique (Fregata minor) et les Phaéton à brins rouges (Phaethon rubricauda), nichent déposant leur guano, un trésor pour ces terres pauvres. Il n’y a pas de mammifère, pas de serpent.

Jubaea chilensis dans la Palmeraie El Salto (Viña del Mar). Crédit image Fundación Jardín Botánico Nacional de Viña del Mar

Vue imaginée ; milliers d’années avant. Document non identifié

Vue imaginée du paysage de l’île il y a quelques centaines ou milliers d’années. Document non identifié

Gravure de palmier Jubaea chilensis. Encyclopédie Trousset (1886 - 1891)